La permaculture est un système de conception basé sur une éthique et des principes qu'on peut utiliser pour concevoir, mettre en place, gérer et améliorer toutes sortes d'initiatives
individuelles, familiales, et collectives en vue d'un avenir durable.
Se nourrir en profitant de la flore sauvage fait donc partie intégrante d'un mode de vie permaculturel.
Ces derniers temps, à Alôsnys, nous avons profiter de l'ail des ours pour faire du pesto, des pissenlits en salade ou pour faire de la cramaillotte ou du vin et en ce moment, il est bon de
profiter des jeunes pousses d'ortie pour faire le plein de fer.
Dans cet article, nous avons fait le choix de contacter Emilie de l'association Unis Vers
Nature basée dans le Jura. Passionée par les plantes sauvages, Emilie nous fera l'honneur d'être présent lors de notre porte ouverte les 6 et 7 mai.
Pourquoi est-ce intéressant de savoir cueillir les plantes sauvages?
Tout d'abord, faire de la cueillette, c'est avoir un regard différent sur la nature qui nous entoure. Généralement, mieux on connait le milieu dans lequel on vit, plus on a tendance à le respecter, car on prend mieux
conscience des interactions du milieu.
Un autre monde s'ouvre soudain à nos yeux. Toutes ces plantes que nous croyions voir semblables commencent à se différentier avec toute leur diversité, forme des feuilles, verts différents, forme et couleur des fleurs... un petit monde à notre portée, juste en prenant le temps de se poser pour l'observer.
Les balades et les randonnées dans la nature prennent un autre sens, on devient beaucoup plus attentif à la diversité des plantes que l'on croise en chemin.
Je ne vous cache pas que les promenades ont tendance à se raccourcir en longueur, mais pas forcément en durée!
Au jardin également, certaines plantes que l'on ne voyait que comme des envahisseuses ou des adventices trop présentes deviennent d'un coup des alliées du jardin voire même des hôtes privilégiés sur la table.
Lors des weekend plantes sauvages ou des balades botaniques, j'ai souvent des personnes qui me disent: "c'est incroyable, ça fait des années que je peste contre cette plante dans mon jardin et je l'arrache sans pouvoir m'en débarrasser, alors que j'aurais pu la consommer!"
Quels sont les intérêts des plantes sauvages vis à vis de la nutrition ?
Ceci n'empêche pas d'être prévoyant et de stocker certaines plantes recueillies pour les saisons moins riches. Les châtaignes ou les glands, les orties pour ne pas les citer, ramassés à l'automne régaleront les papilles pendant tout l'hiver!
Certaines substances sont naturellement présentes et parfois en grandes quantités dans les plantes sauvages que nous ne trouvons pas forcément dans les produits que nous achetons communément, comme les mucilages, certaines vitamines, le potassium... qui participent à notre vitalité.
Les plantes sauvages ont des qualités nutritives intéressantes, elles poussent seules sans engrais ni pesticides et ont une
vitalité remarquable. Elles sont plus riches en minéraux et
vitamines que les plantes cultivées et sont donc plus nourrissantes. Essayez de faire un pesto de plantes sauvages fraiches (orties, plantain, ail des ours...), vous allez vite remarquer que vous n'avez pas besoin d'en
consommer beaucoup pour être
rassasié!
Certaines substances sont naturellement présentes et parfois en grandes quantités dans les plantes sauvages
que nous ne trouvons pas forcément dans les produits que nous achetons
communément, comme les mucilages, certaines vitamines, la silice... qui participent à notre vitalité.
Elles sont extra fraiches et n'ont pas le temps de séjourner dans des chambres froides ou sur des étals.
N'y a t'il pas certains dangers ?
Il faut également prendre garde aux lieux de cueillette afin d'éviter les pollutions, qu'elles soient chimiques ou autres.
Il est donc souhaitable de ne pas cueillir dans des lieux situés directement à côté d'une route passante, d'un champ cultivé ou autre lieu proche d'une pollution directe.
Les prairies sur-pâturées ne sont pas non plus de bons lieux de cueillette à cause des fortes présences en nitrate et des déjections animales.
Certains parasites nuisibles pour l'homme peuvent se retrouver dans certaines déjections animales, notamment dans celles des ovins ou des canidés.
Je veux bien sûr parler de la douve du foie et de l’échinococcose. Il s'agit de 2 parasites du foie chez l'homme. Éviter donc les lieux fréquentés par les moutons, les chiens, les renards, ou si vous n'êtes pas sûr, cuisez les plantes récoltées au moins à 60°C. C'est la seule manière d'éliminer les parasites.
Quels matériels conseilles tu pour la cueillette ?
Il m'est déjà arrivé de partir en balade sans contenants, et une fois, suivant un sentier boisé au printemps, j'ai senti une odeur bien caractéristique d'ail... les connaisseurs auront tout de suite compris, je passais à côté d'une station d'ail des ours en boutons. Ni une ni deux, j'ai enlevé mon bonnet et rempli le bonnet des boutons floraux (avec lesquels j'ai fait des conserves de boutons floraux au vinaigre...). Seul inconvénient, le bonnet a senti l'ail les semaines suivantes!
L'expérience fait que j'ai toujours dans mon sac un sécateur, des gants et quelques sacs papier et plastique. Tout simplement indispensables car on ne sait jamais ce que l'on peut trouver...
Quel est la meilleure période pour cueillir?
Je cueille un peu... beaucoup?... Passionnément sûrement!
Cela peut paraître évident, mais nous ne sommes pas seuls à consommer des plantes, la modération est donc de mise.
En général, il faut retenir de ne pas cueillir plus de 25% des sujets d'une station ou d'une plante. Les plantes sont des êtres vivants, elles font partie d'un tout et l'équilibre du milieu en dépend.
On voit bien par exemple la prolifération de certaines plantes comme les chardons, les renoncules sur certains terrains surexploités.