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5 astuces pour faire face à la canicule

Juillet 2018 : année des records  !

 

La chaleur n'a pas seulement eu lieu en France.

 

Source :  www.geoclimat.org

En Norvège, la température est montée jusqu'à 33.7°C

A l'extrémité nord de la Scandinavie le 19 juillet 2018  à plus de 70°N de latitude, 33°C à Lakselv ou 32.7°C à Berlevåg, soit plus de 15 degrés au-dessus des moyennes climatologiques !

La température n'est pas descendue sous 25.2°C au phare de Makkaur (à une latitude de 70.7°N sur la côte nord du Finnmark ! Il s'agit de la nuit la plus chaude jamais observée dans le nord de la Scandinavie et le record pour l'Arctique.

 

51.3°C à Ouargla, record absolu pour l'Algérie. Record national japonais battu avec 41,1° à Kumagaya

En Corée du Nord, la température a atteint 39.7°C à Wonsan le 22 juillet, un record absolu en plus d'un siècle de mesures. 52,9° dans la « Vallée de la Mort » en Californie (record égalé pour une fin juillet et à 1.1°C du record mondial fiable de chaleur (54°C à Furnace Creek le 30 juin 2013 à égalité avec 54°C à Mitribah, Koweït, le 21 juillet 2016).

 

Si on regarde l'évolution des température en France et dans le monde, il faut s'attendre à voir ses records de températures battus régulièrement au cours des prochaines années.

https://mrmondialisation.org/fuite-de-documents-au-giec-le-scenario-catastrophe-se-confirme/

 

Selon les travaux publiés de Gerald Meehl, du National Center for Atmospheric Research (NCAR), et ses collègues, même en supposant un arrêt net de toute émission de gaz à effet de serre liée à l'activité humaine, le réchauffement climatique est inévitable.

 

C'est pourquoi, dans cet article, je souhaite vous donner 5 solutions pour pouvoir continuer à avoir un jardin productif malgré des températures caniculaires très souvent associées à une sécheresse.

 

 

Astuce 1 : La méthode Jean Pain - le paillage avec la broussaille

Dans les années 60, dans le Var, Jean Pain décide un jour d'utiliser les petites broussailles environnantes qui ne coûtent que l'effort pour les ramasser, et remplace petit à petit la paille.
Lorsqu'il utilise cette nouvelle litière compostée sur ses cultures, il remarque une nette amélioration de celles-ci.
Lors de ses réflexions, assis seul sur un rocher au milieu de cette forêt méditerranéenne, il se demande comment cette forêt se développe sur des sols aussi pauvres.
Et si c'était les brindilles, les feuilles, les aiguilles, toutes ces matières issues de cette broussaille qui étaient à l'origine de la fertilité forestière ?
Et si c'était l'apport de ces broussailles dans la litière de ses chèvres qui générait un plus à ses cultures.
Il décide à ce moment de réaliser un compost constitué exclusivement de petites broussailles récoltées en sous-bois.

 

Afin d'améliorer cette technique, Jean Pain, met à tremper pendant un mois ses broussailles dans des grands fûts d'eau. Les broussailles gorgées d'eau libérons l'eau au sol petit à petit en plus de l'effet du paillage.
Vous trouverez plus d'informations dans la première partie du pdf à télécharger ci-dessous.

Paillage : Technique de jardinage qui consiste à placer au pied des plantes des matériaux organiques et minéraux pour le nourrir et/ou le protéger. Le paillage présente plusieurs avantages. Entre autres : conserver l'humidité du sol, éviter l'apparition de ''mauvaises herbes'' et créer un habitat propice au développement d'insectes alliés.

A Alôsnys, nous cultivons entre deux cultures des engrais verts à base de sarrasin, phacélie, radis chinois, féverole afin de pailler le sol mais également de nourrir la faune du sol (astuce 3).

Sur la photo, nous pouvons voir Nicolas, un stagiaire en formation longue, faucher les engrais.

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compost de broussaille Les methodes Jean
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Astuce 2 : Récupérer les graines

Les graines que vous récolterez sur vos lieux seront spécialement adaptées à votre jardin comme à votre façon de jardiner. Elles portent en effet en elles l’histoire de vie de la plante qui les a fait naître : dans quel sol elle a grandi, sous quel climat, comment elle a fait face aux maladies ou attaques de nuisibles, au manque ou au surplus d’eau… si bien que, année après année, avec un minimum de sélection des porte-graines, vous obtiendrez des graines ultra-performantes, car parfaitement adaptées à vous et à votre lieu !

 

D'un point de vue économique, c'est souvent inintéressant si on considère seulement le coût des semences. C'est pourquoi la totalité ( ou presque) des maraîchers ont sous-traités la récolte des semences aux semenciers professionnels.

 

Cependant, avec les graines achetées, il faudra bien souvent leur offrir les même conditions que leur origine. C'est à dire : arrosage abondant et nombreux produits phytosanitaires (bio ou non). Afin de remplir ces conditions, on peut alors repenser l'aspect économique.

 

A Alôsnys, depuis le début nous récoltons nos graines de tomates. Ce qui nous permet d'avoir des plants de plus en plus résistants à la sécheresse puisque nous arrosons seulement lors de la plantation.


En mai, chaque année, nous vendons des plants issus de nos graines.
D'autres font le choix d'acheter nos tomates en août-septembre dans le but de récupérer nos graines.
Les 18 et 19 août 2018, nous exposerons comme chaque année nos tomates. L'occasion de découvrir les variétés qui vous plaisent le plus.

Astuce 3 : Travailler sur sol vivant et développer vos champignons mycorhiziens

En améliorant la qualité de votre sol, c'est à dire en travaillant avec un sol vivant - non labouré, il est possible de multiplier les champignons mycorhiziens.
Les filaments du champignons plus fin que la radicelle du légume permettent d’accéder à de nouvelles réserves d'eau. Sans le champignon, votre plant ne peut profiter seulement des 45% de l'eau disponible !

De plus, si votre sol est bien aéré, il fait office d'éponge. Il absorbe l'eau et évite les inondations pour la restituer plus tard. Par ailleurs, si votre sol est bien meuble, les racines peuvent aller en profondeur chercher l'humidité.

 

 

Astuce 4 : Utiliser le phénomène d'évapotranspiration

En zone tempérée, l’irradiation solaire est d’environ 1000 W /m² par jour ensoleillé, ce qui signifie qu’une surface d’un ha reçoit 10 MW en moyenne d’énergie solaire. Ce que devient cette énergie dépend de la disponibilité en eau et du type de couverture du sol. La majeure partie de l’énergie solaire sur les surfaces sèches est convertie en chaleur sensible, qui réchauffe le sol et l’air situé au-dessus. En été, les températures sur de telles surfaces peuvent excéder les 50°C !

 

Pourtant, si la surface est couverte par une végétation en état de jouer son rôle (et bien pourvue en eau), 70 à 80 % de cette énergie peut être dissipée par évapotranspiration de l’eau (somme de la transpiration et de l’évaporation), ce qui signifie sa conversion en chaleur latente, responsable du rafraîchissement du voisinage.

 

L’arbre prélève de l’eau par ses racines. L’eau circule alors par les vaisseaux dans le tronc (la sève) jusqu’aux feuilles et s’évapore par de nombreuses stomates. Un grand arbre peut évapotranspirer des centaines de litres de vapeur d’eau, en utilisant 0,7 kWh/L d’énergie pour convertir l’eau liquide en vapeur. L’effet de refroidissement est le résultat de l’utilisation de grandes quantités d’énergie solaire. Cette énergie est plus tard libérée dans de l’air frais ou au dessus de surfaces fraîches, où la vapeur d’eau se condense. De cette façon, les processus de condensation et d’évaporation ont une fonction de climatisation double – les lieux plantés sont rafraîchis par le processus d’évapotranspiration pendant que les endroits où la vapeur d’eau condense sont chauffés. L’évapotranspiration possède ainsi une énorme capacité à égaliser des différences de température à travers le temps et l’espace.

L’arbre plus fort que le parasol !

Quelle est la différence entre l’ombre d’un parasol et l’ombre d’un arbre ? Un arbre non seulement réfléchit le rayonnement solaire (environ 20 %), mais aussi refroidit activement en évaporant de l’eau. Un parasol quant à lui réfléchit seulement le rayonnement solaire (environ 23 %) et rafraîchit ainsi moins bien que l’arbre. Donc, une personne s’asseyant sous un arbre se sent bien et avec une sensation de fraîcheur, alors qu’une personne s’asseyant sous un parasol reçoit la chaleur des lieux voisins plus chauds.

 

Planter des arbres, des arbustes ou du lierre pour créer de l'ombrage proche de vos cultures.
Le liseron qui grimpe le long d'un grillage peut aussi être utile !

Traduction en français du poster « How trees cool down towns in summer » réalisé par Jan Pokorny, ENKI, o.p.s., Dukelská 145, Třeboň 379 01, Czech Republic et Urška Ratajc, Department of Biology, Biotechnical faculty, University of Ljubljana, Slovenia.

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How trees cool down towns in summer
Poster "Comment les arbres peuvent refroidir en hiver ?"
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Astuce 5 : L'aquaponie

L’aquaponie (combinaison de l’aquaculture et l’hydroponie) est un système auto-suffisant basé sur l’utilisation d’excréments de poissons comme engrais pour les plantes cultivées hors-sol, grâce à un circuit fermé dans lequel l’eau est le principal vecteur.

En effet, l’essence écologique de ce système réside dans sa non-consommation d’eau car les bacs d'eau peuvent être remplis en hiver ou lors des orages importants.

Nous pouvons toutefois émettre des doutes sur la qualité des légumes.
Il est reconnu que la qualité du vin dépend de son sol. Pourquoi en serait-il autrement pour les légumes ?